Supercordes
Il existe plusieurs variantes de la théorie des cordes mais la théorie M, à ce jour le plus récent et le plus abouti des calculs conceptuels concernant la description de l'univers, semble représenter finalement une synthèse de ces différentes approches mathématiques recherchant la modélisation universelle du cosmos unifiant les modèles physiques de l'infiniment grand, la relativité générale, et de l'infiniment petit, la mécanique quantique, et synthétisant les quatre forces universelles que nous reconnaissons, à savoir les forces nucléaires fortes et faibles, la force électromagnétique et la gravité. Son aboutissement, s'il nous est intellectuellement accessible, donnera naissance à ce que nous nommons la "théorie du Tout".
Selon ses hypothèses, l'objet primordial et donc omniprésent de l'univers serait ce que nous appelons une "corde", un brin d'énergie ayant la possibilité de vibrer de multiples façons. Et de cette vibration émergerait la matière, les particules élémentaires dont la diversité serait liée à la fluctuation du mouvement, ici celui des différents modes de l'oscillation.
La théorie M des supercordes propose aussi que ces "cordes" aient la possibilité de prendre la forme de surfaces, de membranes tridimensionnelles voire multidimensionnelles qui, selon leur niveau d'énergie, pourraient s'étirer jusqu'à atteindre une taille équivalente à celle de notre univers et pouvant ainsi le contenir, devenant ainsi un support universel et primordial de notre Tout. Elle autorise aussi conséquemment l'existence théorique d'univers parallèles, présents au sein d'autres membranes "cosmiques".
Si nous ne pouvons appréhender cette réalité uniquement que par les mathématiques, il est néanmoins possible que les incohérences que nous pouvons d'ores et déjà constater dans les mouvements galactiques par rapport à la relativité generale et qui nous laissent supposer l'existence d'une matière noire et d'une énergie sombre, soient les premiers éléments tendant à prouver la véracité de ces supercordes.
Ainsi, la convergence des observations et expérimentations, mais aussi des calculs et des simulations, non seulement participe à notre compréhension progressive des particules et du cosmos mais surtout nous emmènent vers un univers étrange probablement constitué de onze dimensions qu'il faut comprendre comme onze degrés de libertés, dont l'évolution peut être décrite non pas par des faits prévisibles chers au cartésianisme mais plutôt par des probabilités déjà évoquées grâce à la mécanique quantique.
Quoi qu'il en soit, l'existence du Tout tel que nous le percevons semble fondé sur l'énergie, fondamentalement, et le mouvement qui lui donne forme. Existence matérielle ou tout du moins physique car, encore une fois, aucune théorie scientifique, quelque soit sa complexité, explique le phénomène de création intrinsèque. Et nous pouvons imaginer que la pensée, notamment humaine, est de la même nature que cette énergie, n'émanant pas de la matière mais plutôt d'un niveau originel du Tout.